Des chercheurs élaborent une puce électronique pour détecter les explosifs

Le 25/09/2014 à 13:19 par Jacques zzSUEAYGhcIE

Encore au stade du prototype, cette invention est parvenue en laboratoire à identifier des effluves de TATP (peroxyde d’acétone) dans l’air à au moins cinq mètres de sa source.

 

Des chercheurs israéliens affirment avoir conçu un dispositif nanotechnologique capable de détecter et d’identifier un grand nombre d’explosifs, même masqués par d’autres substances, à des concentrations si faibles qu’elles échappent aux moyens de détection classiques.

Encore au stade du prototype, cette invention est parvenue en laboratoire à identifier des effluves de TATP (peroxyde d’acétone) dans l’air à au moins cinq mètres de sa source. Très volatils, mais difficilement détectables de par leur composition chimique, le TATP et les explosifs de même nature préoccupent d’autant plus les services de sécurité qu’ils sont faciles à fabriquer artisanalement à partir d’eau oxygénée et d’acétone et ont déjà été employés par certains groupes terroristes.

La puce électronique conçue par Fernando Patolsky, de l’Université de Tel Aviv, et son équipe est tout aussi sensible au TNT (trinitrotoluène), très peu volatil quant à lui, qu’elle détecte jusqu’à quatre mètres de distance.

L’invention consiste en une puce unique, divisée en huit secteurs comprenant chacun 18 nanotransistors. Chaque secteur subit un traitement chimique particulier pour réagir de façon spécifique lorsqu’il est mis en présence d’une molécule donnée.

Les chercheurs ont ensuite exposé leur détecteur à une large gamme d’explosifs et enregistré les réactions de la puce – autrement dit les modifications de la charge électrique à la surface de chacun des transistors – pour calibrer le dispositif.

Il leur suffit ensuite de prélever des échantillons d’air durant cinq secondes à l’aide d’un papier-filtre, puis d’en faire une solution aqueuse placée dans leur détecteur.

« Chaque type d’explosif produit un schéma distinctif lorsqu’il interagit avec le nanodétecteur, ce qui permet l’identification simple et rapide de la molécule en question », quelle qu’en soit la concentration, écrivent-ils dans leur étude, publiée par la revue Nature Communications.

Une fois calibré, le système peut selon eux très facilement reconnaître «l’empreinte digitale» unique de l’explosif, même à l’état de traces infimes. Et contrairement aux détecteurs actuellement utilisés, il n’est pas limité à un petit nombre de substances, insistent les auteurs.

Afin de prouver la fiabilité de leur invention, les scientifiques ont soumis le détecteur à de la fumée de cigarette tout en l’exposant à des vapeurs de TNT. Il a analysé avec succès la présence de l’explosif, sans être parasité par les nombreux composants de la fumée.
 

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