Onze Pdg projettent de faire de l’Europe un acteur de premier plan en micro- et nanoélectronique

Le 14/02/2014 à 15:59 par Jacques zzSUEAYGhcIE

Le GLE (“Groupe des leaders de l’électronique”) recommande que l’Union européenne fasse principalement porter ses efforts sur les secteurs dans lesquels l’Europe occupe une position forte – industrie automobile, énergie, automatisation industrielle et sécurité. L’objectif est de doubler la production actuelle au cours des 10 prochaines années.

 

Onze Pdg du secteur de l’électronique, qui ont constitué, à la demande de la Commission le “Groupe des leaders de l’électronique” (GLE), viennent de présenter un projet aux instances de Bruxelles visant à faire de l’Europe un acteur de premier plan en micro- et nanoélectronique. Ils ont fait savoir à Neelie Kroes, vice‑présidente de la Commission européenne, que l’Europe est en mesure de conquérir jusqu’à 60 % des nouveaux marchés de l’électronique et de doubler la valeur économique du secteur de la production de semi‑conducteurs en Europe au cours des 10 années à venir

De son côté, la Commission a annoncé en 2013 le lancement d’une stratégie électronique européenne, qui a pour objectif de permettre, d’ici à 2020, des investissements privés à hauteur de 100 milliards d’euros; de doubler la valeur de la production de micro‑puces dans l’Union européenne; et de créer 250 000 emplois en Europe.

Le GLE recommande que l’Union européenne fasse principalement porter ses efforts sur les secteurs dans lesquels l’Europe occupe une position forte – industrie automobile, énergie, automatisation industrielle et sécurité. Il demande également qu’elle intervienne sur les nouveaux secteurs à forte croissance, en particulier l’Internet des objets et les marchés dits des «produits intelligents» (comme les maisons intelligentes, les réseaux énergétiques intelligents, etc.). L’objectif est de s’emparer de 60 % de ces marchés naissants d’ici à 2020. Enfin, l’accent devra être mis sur le secteur des communications mobiles et sans fil, où il convient de reprendre une place de premier plan. L’objectif pour l’Europe est de parvenir à représenter 20 % de la croissance prévue sur ces marchés.

Du côté de la demande, le groupe propose une initiative d’envergure dénommée « Smart Everything Everywhere » (« Des produits intelligents partout ») afin de créer des centres d’excellence et des lieux de tests à grande échelle et en conditions réelles des technologies émergentes dans l’ensemble de l’Europe.

Du côté de l’offre, le groupe estime qu’il existe une possibilité réelle d’augmenter la capacité de production mensuelle de nouvelles tranches de semi-conducteur sur lesquelles les puces sont fabriquées, de 70 000 unités à partir de 2016-2017 – ce qui représente une hausse moyenne de la capacité de 10 % par an. L’Europe peut compter sur une solide industrie des matériaux et des équipements pour conserver un avantage concurrentiel en matière de production, y compris dans le cadre de la transition à venir vers la fabrication de tranches de diamètre plus important permettant de réduire les coûts.

En Europe, le secteur des semi-conducteurs représente à lui seul quelque 250 000 emplois directs, et 2,5 millions de postes si l’on considère l’ensemble de la chaîne de création de valeur. Les composants et systèmes microélectroniques et nanoélectroniques sont à l’origine d’au moins 10 % du PIB européen, et la demande mondiale augmente d’année en année, s’établissant à 9 % (en volume) et entre 5 et 6 % (en valeur).

Le GLE va à présent s’atteler à transformer ces idées en mesures concrètes d’ici à juin 2014. Le plan d’action s’appuiera sur l’expérience de partenariats public‑privé existants, comme l’Eniac, qui a investi plus de 1,8 milliard d’euros dans des lignes pilotes et des projets pilotes en 2012-2013. Ces lignes pilotes et projets pilotes bénéficieront à l’avenir d’un soutien dans le cadre de la nouvelle initiative Ecsel qui sera lancée vers le mois de mai 2014 et dont le budget total prévu s’élèvera à au moins 5 milliards d’euros au cours des 7 prochaines années.

Il s’agit de rattrapper le retard accumulé dans les années 2000, et dans un deuxième temps, de prendre de l’avance au niveau mondial. En effet, pendant les années 1990, la part de l’Europe dans la production de semi-conducteurs a augmenté pour atteindre plus de 15% de la production mondiale mais, au cours de la dernière décennie, elle est retombée à un niveau inférieur à 10% (la part du Japon s’établit à 22%; celle de la Corée du Sud à 18%; celle de Taïwan à 17%; et celle des États‑Unis à 13%). L’Europe dispose d’atouts sur les marchés intégrés verticalement, comme l’industrie automobile, l’énergie, la sécurité et les cartes à puce, et joue un rôle de premier plan sur les nouveaux marchés, comme celui des capteurs et des microsystèmes (Mems). L’industrie européenne occupe une position de premier plan pour ce qui est des composants virtuels et des processeurs de faible puissance et en matière de fourniture d’équipements et de matériel ainsi que de propriété intellectuelle.

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