Le Snese indique une aggravation de la pénurie de composants électroniques

Le 02/11/2017 à 10:26 par Didier Girault
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Le syndicat dément ainsi les chiffres publiés par l’association ECIA qui montrent des allongements de délais seulement pour les résistances et les discrets… Bien au contraire, le Snese annonce des retards de livraisons pour toutes les familles de composants. Cinquante-neuf semaines, par exemple, pour des mémoires…

Dans un communiqué publié ce jour, le Snese, qui est le syndicat de la sous-traitance en électronique de l’Hexagone, réagit vivement à la publication par l’association internationale ECIA (Electronic Components Industry Association), dont les adhérents sont des fabricants et des distributeurs de composants, de tableaux affichant les évolutions des délais de livraisons pour les diverses familles de composants (actifs, passifs, électromécaniques et de connectique). En effet, ces tableaux indiquent des allongements de délais de livraison seulement pour les résistances et les composants discrets (voir : https://www.ecianow.org/component-lead-times/).

Ces données « sont en profonde contradiction avec ce que les sous-traitants et leurs clients constatent au quotidien depuis déjà plusieurs mois. Et la situation tend à se dégrader encore » déclare ainsi le Snese. « L’ECIA semble ignorer les accusés de réception de commandes modifiés unilatéralement » poursuit l’organisme. Ainsi, des dates de livraisons seraient décalées de plusieurs mois par rapport aux dates négociées initialement. L’allongement des délais est tel que l’on peut réellement parler de pénuries : « de nombreux acheteurs ont signalé au Snese un délai de 59 semaines pour la livraison de mémoires ». Dans un entretien, Eric Bunotte, le président du Snese, nous a expliqué que la pénurie de mémoires serait liée à une utilisation massive de ces composants dans les nouvelles générations de récepteurs TV.

« L’ECIA semble aussi ignorer que ses adhérents publient régulièrement des trendliner sur les prix et délais qui confirment des allongements de plusieurs semaines et malheureusement de plus en plus fréquemment une absence de délais. A tel point que des distributeurs refusent aujourd’hui de prendre des commandes », s’indigne le Snese.

De vives inquiétudes pour 2018

« Les inquiétudes sont vives pour le début de l’année 2018. Au vu de la réalité des délais annoncés, voire de l’annonce par certains fournisseurs de l’absence totale de délais, la quasi-totalité des productions planifiées au-delà du 3ème trimestre 2017 serait impactée », conclut le syndicat.

L’impact de ces allongements de délais et de ces allocations est évidemment dramatique pour les sous-traitants en électronique. Un seul composant de la nomenclature manque et c’est la carte électronique qui ne peut être livrée (et payée)… « Pour un condensateur manquant, un sous-traitant est en passe de subir un impayé d’un montant de 2 millions d’euros », souligne le syndicat.

« L’angoisse monte chez les sous-traitants qui voient leurs étagères de produits finis se vider pour certains ou se garnir exagérément de produits incomplets pour d’autres », s’alarme le Snese. Ce d’autant plus que les clients des sous-traitants ont tout loisir d’appliquer les pénalités prévues dans les contrats en cas de non-respect des conditions de livraison.

Enfin, pour se dépanner, « les sous-traitants ont recours massivement aux brokers et aux distributeurs indépendants, avec les risques inhérents à ces réseaux », remarque le syndicat.

Pour résoudre, au moins partiellement, les problèmes liés à la pénurie de composants, les sous-traitants en électronique adhérents du Snese utilisent aussi, et de plus en plus, le réseau Net Tronic’S qui permet des ventes et des achats de composants entre adhérents « à des prix compétitifs ». Les sous-traitants en électronique de l’Hexagone sont aussi « de plus en plus nombreux à élargir la base de leur sourcing achat, tant en France et en Europe, auprès de distributeurs indépendants efficaces, qu’en Asie », selon le Snese.
 

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