Le sidérurgiste japonais a informé avoir découvert, dans ses usines, des spécifications techniques falsifiées de métaux (aluminium et cuivre) qu’il a commercialisés entre septembre 2016 et août 2017. Or, ces métaux sont utilisés en électronique. De faux certificats de conformité auraient aussi été délivrés depuis 2011 pour des matériaux qui sont partie-prenante de la fabrication des semi-conducteurs… Le Snese conseille aux sous-traitants en électronique de se garantir d’éventuels problèmes auprès de leurs fournisseurs de composants.
Le Snese, syndicat français de la sous-traitance en électronique, lance une alerte qui s’adresse à ses adhérents et qui fait suite aux récentes révélations du sidérurgiste japonais Kobe Steel d’une découverte de falsifications de spécifications techniques de métaux commercialisés par le groupe entre septembre 2016 et août 2017.
Or, ces métaux servent en électronique : dans la fabrication des lead-frames (cadres conducteurs) des semi-conducteurs et dans celle de produits destinés à filtrer les solvants dans l’industrie du circuit imprimé. En outre, selon les Echos, depuis la publication de cette information, Kobe Steel a également révélé que de faux certificats de conformité avaient aussi été délivrés depuis 2011, pour des poudres de fer et des matériaux utilisés dans la fabrication des puces électroniques.
« Si à ce jour, Kobe Steel affirme qu’aucun incident n’a été rapporté, certains clients s’inquiètent des risques que cette falsification pourrait faire courir à la qualité de leurs cartes et systèmes électroniques, et à leurs utilisateurs », prévient le Snese. Le syndicat conseille donc aux sous-traitants en électronique de l’Hexagone de demander à leurs fournisseurs de composants (fabricants et distributeurs) que ces derniers garantissent l’intégrité des composants livrés, et, en parallèle, d’informer leurs clients de cette recherche d’informations auprès des fournisseurs. Pour les sous-traitants travaillant en panier garni (composants fournis par le client), le Snese conseille d’alerter les clients sur le risque encouru.
Trop de pression conduit à la falsification
Dans son numéro du 13 octobre dernier, “Le Parisien” a indiqué que Kobe Steel a reconnu des falsifications des spécifications techniques de métaux (aluminium et cuivre) commercialisés entre septembre 2016 et août 2017 auprès de 200 groupes industriels « dont une trentaine hors Japon ». Seraient concernées « 19300 tonnes de produits en aluminium et 2200 tonnes de produits en cuivre plus 19400 unités en aluminium moulé et forgé ». Kobe Steel travaille actuellement avec les clients concernés à prévenir d’éventuels problèmes. En France, Areva procède à une inspection des produits utilisant des matériaux du sidérurgiste.
Les Echos remarquent un schéma récurrent dans les différents scandales qui ont plombé, dernièrement, l’industrie japonaise (les airbags dangereux de Takata, la comptabilité suspecte de Toshiba, les falsifications des performances des véhicules de Mitsubishi Motors…): la fixation par les responsables de ces entreprises d’objectifs irréalistes conduit les cadres « totalement dévoués » à masquer les erreurs et à dissimuler des tricheries de façon à préserver l’unité de l’entreprise en particulier au regard du monde extérieur.
