Couverture ElectroniqueS n°127

Avec OSE 5.0, Enea Embedded Technology a optimisé son système d'exploitation enfoui pour le marché en forte croissance des feature phones, un marché qui commence aussi à intéresser Symbian. Bon nombre d'observateurs du secteur des terminaux mobiles focalisent leur attention sur le créneau haut de gamme des smartphones où s'affrontent les plates-formes logicielles de type Linux, Windows Mobile, Symbian OS ou PalmOS. Or le marché actuellement le plus porteur s'avère être celui des feature phones, ces téléphones portables dont les fonctionnalités sont quasi similaires à celles des smartphones (à l'exception des applications associant téléphonie et informatique), mais qui se satisfont d'un seul processeur(1).Une société comme Symbian l'a d'ailleurs bien compris. Annoncée en début d'année (voir notre numéro du 11 mars), la version 8.0 de Symbian OS vise en effet explicitement les feature phones : l'environnement dispose de caractéristiques temps réel nettement améliorées et peut donc prendre en charge lui-même les fonctions purement téléphoniques. Pour autant, le Britannique ne se retrouve pas sans concurrence. Car, de leur côté, les éditeurs d'OS temps réel historiques présents sur le marché des radiotéléphones “ traditionnels ” font monter leur offre en puissance pour coller à l'évolution des besoins exprimés par les fabricants de terminaux. Tel est le cas d'Enea Embedded Technology avec son système d'exploitation OSE 5.0, officiellement disponible depuis le mois de juillet.Support du mécanisme “ Execute In Place ”Selon la société, le passage de la version 4.2 à cette nouvelle édition marque une étape importante dans l'évolution de OSE, qui a vu plusieurs de ses modules intégralement réécrits. Les gestionnaires de mémoire et de programmes ont ainsi été revus et optimisés pour une utilisation dans les terminaux mobiles. Dans la pratique, programmes applicatifs et logiciels systèmes (pilotes, protocoles de communication, etc.) peuvent désormais être téléchargés dynamiquement en cours d'exécution, que ce soit en mémoire Ram ou en flash. Il est possible en particulier de charger une application en mémoire non volatile et de l'exécuter directement à partir de son emplacement en flash. L'avantage de ce mécanisme dénommé XIP (eXecute In Place) est qu'il limite le besoin en Ram et contribue à réduire les coûts. Selon Enea Embedded Technology, OSE est le seul OS temps réel de taille réduite à offrir une telle caractéristique(2). La version 5.0 supporte également le streaming de fichiers multimédias à partir de cartes flash (via le logiciel FlashFX de Datalight) et englobe le protocole IPv6 via une pile TCP/IP bimode IPv4/IPv6 modulaire. Doté de ces fonctionnalités additionnelles, OSE reste toutefois d'encombrement réduit. Dans un téléphone portable multimédia, l'empreinte mémoire de l'OS, avec l'ensemble de ses modules, n'excéderait pas 700 Ko de flash et 200 Ko de Ram.Enea a aussi fait des efforts pour simplifier la phase de développement. Ainsi, pour séduire les concepteurs qui ne connaissent pas forcément l'environnement OSE, l'éditeur fournit, avec chaque carte supportée, une image monolithique et prédéfinie de l'OS ainsi que quelques modules applicatifs. Selon l'éditeur, ce logiciel de référence permet de lancer et de démarrer une configuration système en moins d'une heure, sans débogueur. Afin d'accélérer le processus de mise au point, une option prévue dans OSE 5.0 permet par ailleurs de modifier les paramètres de configuration de manière dynamique, pendant l'exécution du système, et non plus uniquement de manière statique, au moment de la compilation.Pour l'heure, OSE 5.0 est disponible sur les architectures ARM et XScale. Le support des processeurs PowerPC et Mips est prévu pour la fin 2004. Voir notre lexique page 26.(1) Voir la rubrique “ Opinion ” de notre numéro du 18 septembre 2003.(2) A noter que MontaVista Linux Consumer Electronics Edition, qui cible en particulier les terminaux mobiles, supporte le mécanisme XIP.OSE + Linux embarqué Enea OrchestraC'est sous le nom d'Enea Orchestra qu'Enea Embedded Technology commercialise aujourd'hui sa plate-forme logicielle associant un Linux embarqué avec son système d'exploitation temps réel OSE (voir notre numéro du 13 mai). Une offre qui cible plus particulièrement le marché des équipements télécoms et réseaux, là où la cohabitation de l'OS libre et d'un OS temps réel au sein d'un même châssis est en voie de se généraliser. Enea Orchestra combine cinq composants différents : Linux et notamment le Linux embarqué de Metrowerks, partenaire privilégié d'Enea , OSE, la passerelle OSE Gateway, la base de données en mémoire résidente Polyhedra et une variété d'outils de développement de Metrowerks (l'environnement CodeWarrior, les outils d'analyse CodeTest, la sonde PowerTap pour débogueur, l'outil de configuration Platform Creation Suite, etc.). Enea Orchestra est commercialisé sous forme de souscriptions annuelles et se compose de deux packages : Orchestra ADS (Applications Development Suite) s'adresse aux développeurs d'applications, et Orchestra PDS (Platform Development Suite) intéresse les équipes qui conçoivent les cartes et configurent les OS.

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