Une innovation qui redonne vie aux parkinsoniens

Le 20/02/2018 à 16:18 par Didier Girault
Resilient Innovation

Nous vivons à une époque marquée par un déferlement informationnel « épuisant » pour reprendre le qualificatif employé par Edgard Morin. Les avancées techniques en informatique et communications ont en effet réussi à transformer le quotidien en une somme toujours plus grande d’instants toujours plus brefs et à toujours raccourcir davantage… Ce en liaison avec une recherche, morbide, d’amélioration de la rentabilité à tous les niveaux et dans tous les domaines. D’où, aujourd’hui, un début de méfiance de l’utilisateur et du citoyen par rapport à ce diktat économico-financier exaspérant et déprimant.
Dans les faits, ce que l’on baptise « innovation » consiste, trop souvent, en une amélioration – réalisable rapidement – de la capture de phénomènes, via l’utilisation de capteurs, suivie d’un traitement des informations et d’une transmission sans fil à un smartphone – où une app peaufine les calculs et l’affichage sur écran…

Aussi, quand une innovation a pour prémisse une réelle recherche scientifique, elle détone. C’est le cas du Walk mis au point par la start-up montpelliéraine Resilient Innovation. Ce système repose sur un boîtier électronique et des écouteurs. Il sert aux personnes ayant des difficultés locomotrices à retrouver une marche normale. Pour ce, il délivre des stimuli sonores à une fréquence propre à favoriser la marche. Il est prévu notamment pour des personnes atteintes de la maladie de Parkinson ou soumises à des suites d’AVC. Les séquences de stimuli sont un équivalent du « Une-Deux » auquel est soumis le militaire qui apprend à marcher au pas ; elles permettent au malade de se raccrocher à une instance de commandement externe qui l’aide à marcher.

Pour mener à bien son projet, après avoir décidé de son champ d’études – la restauration de la marche chez les personnes ayant des difficultés locomotrices-, Resilient Innovation a dû chercher ce qui pouvait assurer un retour à la normale pour ces malades. Ce qui a représenté un gros travail. Ensuite, la start-up a conçu l’appareil Walk. Elle l’a conçu avec, en tête, un même souci de répondre aux besoins des malades. Ainsi, les boutons poussoirs sont-ils volumineux et l’utilisation de l’ensemble du système est-elle très aisée. Enfin, un esprit humaniste anime la start-up. Comme le souligne un utilisateur de Walk : « quand on entre dans l’entreprise, les bureaux sont très simples mais les gens sont accueillants et à l’écoute ».
Il est donc heureux que Walk ait reçu, des mains de Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le grand prix Pépite. Et il est à souhaiter que cet appareil soit rapidement commercialisé dans le monde entier.
 

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