Une étude pointe les problèmes de connectivité des objets connectés pour le grand public

Le 11/07/2017 à 13:47 par Jacques zzSUEAYGhcIE
Eedomus

L’UFC-Que Choisir vient de rendre publique une étude qui révèle de nombreux problèmes de connectivité et d’interopérabilité entre produits. Elle appelle les pouvoirs publics à renforcer l’information avant achat.

Alors que les dépenses des ménages français dans les objets connectés pour le logement progressent rapidement (augmentation de 80% entre 2015 et 2016 pour atteindre 281 M€), l’UFC-Que Choisir a conduit une étude sur ce secteur émergent portant sur 100 références auprès de 13 sites Internet de fabricants(*) et de 10 magasins en ligne. Cette analyse conduite du 15 au 31 mai 2017 sur internet, puisque 56% des achats d’objets connectés se font en ligne, met en lumière les graves lacunes de ce marché.

Pour être pleinement efficaces, les produits connectés doivent fonctionner en réseau, afin d’aider les consommateurs à optimiser facilement la consommation énergétique du logement, par exemple pour permettre de gérer le chauffage et les volets à partir des informations d’un thermostat connecté ou d’un détecteur de distance, potentiellement à distance. Or, plus d’une vingtaine de protocoles de communication sans fil coexistent sur le marché français, qui ne sont le plus souvent pas en mesure de dialoguer entre eux ; il est donc crucial que les consommateurs puissent accéder aux informations essentielles en amont de l’offre d’achat.

Malheureusement, l’enquête montre qu’à peine un tiers (34,6%) des références analysées sur les magasins en ligne comporte une indication sur le protocole de communication. Près du tiers des fabricants mentionnés par l’étude (4 sur 13), comme Thomson ou Philips, ne donne pas non plus cette information. Pire, au sein d’un même protocole, il peut persister des exceptions rendant des produits incompatibles. Dès lors, les consommateurs ont besoin, pour bâtir à coup sûr un système cohérent, de la liste des appareils compatibles. Peine perdue auprès des distributeurs, qui n’indiquent la compatibilité que pour 4% des références analysées. Quant aux fabricants, à peine la moitié (7 sur 13) donne cette liste.

L’absence d’interopérabilité des objets connectés, source de complexité à l’achat, a aussi un coût. Une installation complète de gestion de l’énergie (incluant système d’éclairage, prises, production de chaleur et climatisation, volets roulants) représente entre 6000 et 8000 euros ; elle se doit donc d’être durable et évolutive, sous peine d’enfermer les consommateurs dans un environnement technologique trop restreint, qui serait à renouveler entièrement en cas de modification de l’installation. Outre l’aspect économique, l’enjeu environnemental est tout aussi important : la complexité et la captivité qui découlent des problèmes de communication des objets connectés peuvent dissuader des consommateurs de s’équiper, alors que selon l’Ademe, ils peuvent permettre jusqu’à 25 % de réduction de la consommation d’électricité.

Au vu de ces éléments, et soucieuse d’accompagner les consommateurs dans une réduction éclairée de leur consommation énergétique, l’UFC-Que Choisir demande aux pouvoirs publics de prendre des mesures pour renforcer l’information précontractuelle des consommateurs.

(*) Somfy, Eedomus, Honeywell, Netatmo, Delta Dore, Tado, Nest, Momit, Qvivio, Schneider, Philips, Thomson, Chacon.
 

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