Les prothèses auditives s’améliorent vite. Ce numéro de la Lettre indique ainsi que Sonova va intégrer un bloc d’IP Ceva dans la puce (Sword 3.0) de plusieurs modèles sans fil de ses prothèses auditives. Ce qui permettra une audition en stéréo ainsi que la transcription instantanée de la voix en texte. D’une manière générale, les prothèses auditives se miniaturisent, deviennent plus performantes et plus discrètes. Ce qui devrait améliorer leur adoption. Car actuellement, seule une fraction des déficients auditifs (500 millions dans le monde) est équipée. Ce pour plusieurs raisons : d’abord, il n’y a pas de test de référence pour l’audition à la différence de ce qui existe pour la vue. Or, l’audition se dégrade de façon inéluctable et naturelle avec l’âge. Ensuite les prix des prothèses auditives sont élevés : 4700 dollars en moyenne, selon le directeur général d’Eargo, une entreprise américaine du domaine, en forte croissance. Et l’acquisition d’une aide auditive oblige à des visites régulières et fastidieuses pour des réglages. Toutes ces embuches conduisent une partie des malentendants à différer tant que faire se peut l’achat d’une prothèse auditive, et une autre à remiser dans des tiroirs le matériel fraichement acquis… Enfin, autre phénomène dissuasif : les solutions à l’aide auditive ont longtemps été très visibles et stigmatisantes, ce qui cassait la bonne image d’eux-mêmes que pouvaient avoir leurs porteurs.
Conscients de tous ces problèmes, les fabricants d’aides auditives conçoivent aujourd’hui des produits élégants et discrets – dont des modèles installés dans le conduit auditif – qui améliorent l’écoute en réduisant le bruit ambiant – c’est-à-dire les signaux sonores alentour, non significatifs. En outre, des accumulateurs commencent à y remplacer les piles, ce qui minimise les dépenses de fonctionnement.