Acquisition d’AsteelFlash par USI : une combinaison gagnante pour mieux conquérir le monde

Le 17/12/2019 à 11:51 par Didier Girault
AsteelFlash

De par son expertise en high mix / low volume, AsteelFlash devient un élément clé dans la stratégie de développement international d’USI. Cette expertise, qui intéresse tout particulièrement le marché européen, complète parfaitement le savoir-faire en grandes séries du groupe taïwanais.

Le groupe taïwanais de sous-traitance USI (16500 employés, 4,77 milliards de dollars américains de chiffre d’affaires 2018), qui est spécialisé dans la production de grandes séries de produits électroniques, vient de faire une proposition de rachat à AsteelFlash (6000 personnes, 1 milliard de dollars de CA), sous-traitant ciblant, pour sa part, les petites et moyennes séries de produits à forte valeur ajoutée (le high mix / low volume) pour un montant de 450 millions de dollars américains.

Cette acquisition devrait permettre d’assurer la pérennité et le développement d’AsteelFlash sur le long terme du fait de l’importance que revêt AsteelFlash dans la stratégie d’internationalisation d’USI – qui, jusqu’alors, a été surtout présent en Asie. « AsteelFlash devient un élément central du développement international du groupe USI… Et AsteelFlash demeurera une entreprise indépendante, de droit français, avec un développement centré, pour une grande partie, sur l’Europe », remarque ainsi Gilles Benhamou, le P-dg d’AsteelFlash.

Concernant l’autonomie laissée à AsteelFlash par USI, M. Benhamou explique que, pour atteindre son objectif de présence au plus proche des clients dans les différentes régions du monde, le groupe taïwanais a à cœur de laisser les coudées franches à ses partenaires régionaux. D’ailleurs, à la demande d’USI, M. Benhamou devrait demeurer au moins 3 ans aux commandes d’AsteelFlash avant de passer le relais à « un management européen ».

Que des complémentarités

Il n’y a pas de redondances en production ni de recoupements en ce qui concerne les clientèles. « Il n’y a que 3 clients communs à USI – qui en livre quelque 150 – et à AsteelFlash (200 clients) ! », s’exclame M. Benhamou. Ce du fait de l’orientation « grandes séries » d’USI et du ciblage « high mix /low volume » d’AsteelFlash.

Disposant d’usines en Chine (trois), à Taïwan (site doté d’un centre de R&D abritant plus de 1000 ingénieurs), au Mexique (Guadalajara qui travaille notamment pour l’automobile) et en Pologne (usine acquise en 2018), USI fabrique de grandes séries de produits électroniques principalement pour de grands clients des domaines de l’informatique, des télécoms, de l’automobile… L’acquisition d’AsteelFlash va lui permettre de se doter d’une infrastructure mondiale dédiée à ce qu’il ne sert pas : le high mix / low volume. Le sous-traitant européen lui apporte notamment un réseau dense de services de proximité en Europe. 

A l’inverse, AsteelFlash va bénéficier des capacités de traitement de grands volumes d’USI et d’apports en service et développement comme la mise à disposition des clients de modules radiocom développés par USI en partenariat avec des fabricants de composants (Qualcomm, Broadcom…), modules destinés à prendre de l’importance avec la révolution de l’Internet industriel des objets (IIoT). Et AsteelFlash va être épaulé par un centre de R&D fort de 1000 ingénieurs… Grâce à cette opération, AsteelFlash va donc pouvoir appliquer encore mieux sa philosophie : « Être géographiquement proche des clients et, en même temps, proposer des solutions de fabrication au plan mondial ».

Une combinaison win-win

Cette association devrait permettre à AsteelFlash de bénéficier de commandes pour du high mix / low volume de la part de grands clients d’USI – commandes que ce dernier ne peut honorer du fait de la structure de sa production. « Les grands groupes internationaux ne sont pas demandeurs que de séries représentant plus de 50M$ ! », remarque Gilles Benhamou.
De son côté, USI pourra mieux accompagner ses clients en amont de la production (aide au design, industrialisation, NPI…) grâce au réseau de proximité d’AsteelFlash.

« Chacun des partenaires conserve son identité tout en apportant un complément à l’autre tant au plan géographique qu’à celui des profils de clientèle ou à celui des savoir-faire », souligne le P-dg d’AsteelFlash qui, preuve de son implication dans le projet, devrait échanger une partie de ses titres contre des actions USI et ainsi devenir le 3ème actionnaire d’USI par ordre d’importance.

Cette opération, qui pourrait être finalisée au 3ème trimestre 2020, permettrait au nouvel USI d’accélérer sa croissance de façon à atteindre rapidement un objectif de 10 milliards de dollars de chiffre d’affaires (contre 6 milliards pour la somme des CA actuels d’USI et d’AsteelFlash).

 

 

Copy link
Powered by Social Snap